Intelligence artificielle, transhumanisme, singularité, Big Data, machine learning, deep learning, objets connectés, Internet des Objets, intelligence ambiante, environnement intelligent ; ces mots—et d’autres encore—apparaissent un peu partout depuis quelques années. Parfois judicieusement employés, ils le sont aussi à tout bout de champ. Tant et si bien qu’une espèce de flou les accompagne désignant tantôt tel concept tantôt un autre. Les définitions s’échappent faisant de ces termes des mots creux. C’est pourquoi j’aimerais revenir sur le concept d’Internet des Objets et les nombreux termes lui sont associés et éclaircir tout ça.
Je considère uniquement ce qui est relatif à l’Internet des Objets et vais donc laisser de côté le reste. Si toutefois vous êtes là pour les IA, le transhumanisme et la singularité, je vous conseille le très bon livre de Jean-Gabriel Ganascia sur le sujet : Le mythe de la Singularité.
Le concept d'Internet des Objets
J’utilise arbitrairement le terme Internet des Objets pour désigner le concept suivant : Le contexte résultant de l’évolution conjointe des technologies de l’information et de la communication et de l’informatique. Cette évolution tend à accroitre l’omniprésence du réseau Internet et des systèmes informatiques dans tous les aspects de nos vies et ce, sous la forme d’entités physiques (les objets connectés comme les montres, les assistants vocaux ou les ampoules). Des entités physiques qui viennent s’ajouter aux entités numériques préexistantes : les dispositifs infomédiaires tels que Facebook ou Google, par exemple(1). De ces environnements composés d’objets connectés se développent de nouvelles applications et de nouveaux services ; notamment en prenant appui sur le cloud computing et les dernières avancées en matière de traitement de données (les fameux Big Data et algorithmes de type machine learning).
Finalement, à mon sens, l’Internet des Objets désigne un changement dans les usages liés au réseau Internet de par son intégration dans des objets auparavant dépourvus d’informatique ; un contexte d’usages.
Collecte des termes
Pour obtenir une liste de termes, je me suis appuyé sur l’encyclopédie Wikipedia, car c’est une base de connaissances importante regroupant sous un même toit des sources variées. La collecte des termes a eu lieu le 30 juin 2017, entre 8h et 9h. Avec la page « Internet des Objets » comme point de départ, j’ai répertorié chaque terme se rapportant au concept puis étudié chacune des pages de ces mêmes termes, exemple :
À partir de la page Wikipédia Internet des Objets, j’ai répertorié les termes Environnement intelligent, Informatique ubiquitaire, Machine-to-Machine, Web des Objets et Intelligence ambiante. Je me suis ensuite rendu sur la page Wikipédia de chacun des termes pour en répertorier les nouveaux.
Le graphe non orienté (ci-dessous) présente le résultat de la collecte où une connexion désigne la présence du terme A sur la page du terme B.
Graphe des termes associés à l'Internet des Objets tirés des pages françaises de Wikipédia (créé avec Gephi).
En observant le graphe (et en faisant abstraction des distances et du placement entre les termes), on constate que les termes les plus importants sont : Informatique ubiquitaire (8 arêtes), Intelligence ambiante (6) et Internet des Objets (5).
Voici la liste complète :
- Internet des Objets ;
- Web des Objets ;
- Environnement intelligent ;
- Intelligence ambiante ;
- Informatique ubiquitaire ;
- Système pervasif ;
- Informatique diffuse ;
- Environnement pervasif ;
- Société des réseaux omniprésents (U-Society) ;
- Informatique omniprésente ;
- Things that think ;
- Informatique physique ;
- Machine-to-Machine ;
- Environnement intelligent ;
- Environnement ubiquitaire ;
- Technologie calme ;
(1): Dans son livre, Les GAFAM contre l’Internet, Nikos Smyrnaios décrit les infomédiaires (ou dispositifs d’infomédiation) comme des dispositifs caractérisés par : (i) « […] une position d’intermédiaire informationnel entre une offre et une demande […] » ; (ii) « […] un dispositif de sélection et de hiérarchisation de l’information qui fait intervenir, à des degrés différents, des algorithmes et des interactions sociales médiées […] » ; (iii) « […] la production d’assemblages d’informations sous une forme éditorialisée et leur mise à disposition du grand public via des plateformes dédiées […] » ; (iv) « […] modèles d’affaires dépendant essentiellement des commissions sur les transactions et de l’exploitation des données collectées sur les utilisateurs par des dispositifs de marketing et de publicité […] ».